Jeudi 24 septembre a lieu le deuxième CHSCTD exceptionnel sur la crise sanitaire depuis la rentrée. Cela a été une nouvelle occasion pour la FSU 27 de dénoncer les aberrations de la gestion de la crise sanitaire dans l’Education nationale, l’impréparation de cette rentrée et l’absence de moyens débloqués pour gérer humainement cette crise et ses conséquences, tant sur les personnels que sur les élèves.

En introduction, après lecture des déclarations (voir en bas de cet article), le DASEN est revenu sur la rentrée précisant que lors de ses visites il a constaté que les personnels et élèves étaient contents de reprendre. Il reconnaît néanmoins « certains difficultés ». Concernant le port du masque, il admet que c’est difficile mais c’est une mesure de précaution.

Il évoque le nouveau protocole paru mercredi 23 septembre et la FAQ parue dimanche 20 septembre :

– de la quatorzaine on passe à la septaine ;

– quand un cas est confirmé chez un enseignant : si le masque était porté, on considère qu’il n’y a pas de contact à risque pour les élèves ;

– quand un cas est confirmé parmi les élèves, on considère qu’il n’y a pas de contact à risque, ni élèves, ni enseignants, mais on procède à l’éviction des élèves positifs. S’il y a 3 cas avérés dans une même classe, on opère un traçage et un dépistage, et on ferme la classe.

Chiffres pour l’Eure au 24 septembre :

Plus de classes fermées, quand, la semaine du 14 au 20 setembre, il y en avait 11.

Ecoles : 30 cas avérés dont 22 élèves

Collèges : 25 collèges concernés, 48 cas avérés dont 37 élèves

Lycées : 18 concernés, 4O cas avérés dont 25 élèves

Interventions FSU et réponses de l’administration

Allègement du protocole sanitaire

Cet allègement du protocole sanitaire, alors que l’épidémie semble progresser voire s’accélérer sur tout le territoire, pose questions et inquiète les personnels.

N’est-on pas en train de changer les graduations du thermomètre pour éviter de mesurer une hausse de température ? Cette décision provoque une forte incompréhension de la part de nombreux collègues qui se sentent une fois de plus déconsidérés et abandonnés à leur sort.

Nous sommes conscients de l’importance du service public dû à la population mais nous n’acceptons pas que celui-ci se fasse contre la sécurité et la santé des usagers et des agents.

Réponse :

Il n’appartient pas à l’administration de commenter une décision de la haute autorité de santé. Le DASEN assure que l’épidémie touche très peu les écoles et les établissements scolaires (30 cas dont 22 élèves contaminés en primaire, 48 cas dont 37 élèves au collège et 40 cas dont 25 élèves en lycées). L’allègement du protocole sanitaire serait justifié en raison de la faiblesse des contaminations entre élèves…

La FSU ne se satisfait pas de cette réponse et continuera de dénoncer les contradictions entre ces allègements alors que le virus circule de plus en plus activement dans le département. Elle déplore le manque de moyens humains et matériels disponibles pour limiter les brassages dans les établissements et la non application de mesures sanitaires lors des temps de repas de élèves et des personnels. Les adultes travaillant dans les écoles et les établissements sont exposés et ce nouveau protocole n’est pas adapté dans ce cas.

Pour les personnes vulnérables :

La FSU soulève le problème des collègues qui ne sont plus dans les 4 pathologies retenues dans le décret du 30 août 2020, mais qui ont une interdiction médicale d’exercer et qui sont mis en arrêt de travail.

Nous demandons une gestion humaine et particulière de ces cas afin de trouver une solution autre que le congé maladie car ce n’est pas viable avec un passage à mi-traitement après 3 mois . C’est à l’employeur de prendre contact et d’identifier les personnels en difficultés pour les aider et trouver une solution.

Réponse : problématique identifiée, gestion au niveau nationale…

Rétroactivité de la circulaire définissant la position administrative des collègues (enseignant.e.s et AESH) ayant été cas contact COVID.

Certains collègues placés en arrêt maladie par leur médecin avant la parution de la circulaire (pour cause de cas contact ou de suspicion), alors qu’ils.elles auraient dû être mis.es en isolement, doivent être placés.es en ASA et ne pas se voir retenir un jour de carence.

Ils.elles ne doivent pas être pénalisé.e.s à cause de la parution tardive de la circulaire.

L’administration peut-elle confirmer que l’autorité qui délivre le certificat d’isolement peut être soit un médecin soit l’ARS ?

Réponse : Pour le premier degré, il faut que les agents concernés fassent la demande par mail à leur IEN et à la DIPER pour que leur arrêt soit requalifié en ASA et donc sans retenue d’un jour de carence. Pour le second degré, il faut que les agents concernés fassent la demande par mail à leur chef d’établissement et à la DPE.

Matériel spécifiques et masques pour les infirmiers.ères EN

FSU : Les infirmiers.ères n’ont reçu aucun matériel de protection et les dotations ministérielles s’arrêtent le 5/10.

Réponse : Le matériel spécifique est en commande et devrait arriver prochainement. L’administration n’était pas au courant pour la dotation d’État des masques chirurgicaux. Les masques chirurgicaux doivent être demandé à la DSDEN auprès de Mme BETTON, Infirmière–conseillère technique départementale.

M. le DASEN a évoqué le fait que les infirmiers de l’EN soient territorialisés.

Le SNICS-FSU a réaffirmé le fait que les infirmier.ères EN sont bien professionnels de l’Education nationale et qu’en ces temps troublés où l’on parle de décentralisation, le terme « territorialisé » est inapproprié ce que M. le DASEN a reconnu expliquant que les infirmiers de l’EN sont déployés sur tout le territoire.

La continuité pédagogique :

FSU : Dans le tableau de modalité de gestion des personnels en fonction de leur situation dans le cadre de l’épidémie de COVID 19 il est spécifié que la continuité pédagogique doit être mise en œuvre par les enseignants à l’intention des élèves qui ne peuvent pas être accueillis (cas contacts, cas suspects…).

Réponse :

La continuité pédagogique pour un élève placé en septaine n’implique pas une organisation de la classe à la maison pour ces élèves mais simplement la même démarche que celle adoptée pour un enfant malade (transmission des leçons, des exercices… et pas nécessairement par voie numérique).

Cette réponse est rassurante et doit permettre à tous les enseignants, malgré les pressions hiérarchiques, de défendre leurs conditions de travail.

Les masques

De nombreux problèmes nous ont été remontés par des collègues au niveau des masques fournis par le ministère. Nous avons mené de notre côté une enquête pour obtenir des informations objectives et pour éviter de faire état de cas particuliers. Nous précisons que cette enquête ne remet pas en cause l’utilité du masque, bien au contraire, mais elle a pour but d’identifier les problèmes, les difficultés que le port de ce masque induit dans l’exercice quotidien du métier d’enseignant. Elle est basée sur une évaluation de ce modèle de masque par rapport aux masques chirurgicaux fournis en mai dernier choisi comme référence.

Nous revendiquons :

– Une recherche de nouveaux modèles pour proposer des masques plus légers en privilégiant leur respirabilité.

– Si l’option lavable est retenue, l’employeur doit prendre en charge l’entretien des masques (prime).

– Si l’option lavable est retenue, la dotation doit être en nombre suffisant (au moins 8 masques) pour permettre une rotation (utilisation, lavage séchage…) et le remplacement des masques défectueux.

– Les masques doivent être proposés en plusieurs tailles pour s’adapter à toutes les morphologies.

– Pour les agents souffrant de pathologies particulières (migraines, problèmes de peau, problèmes respiratoires…), des alternatives doivent leur être proposées.

Réponse : M. le DASEN nous a informés qu’il prenait bien note des conclusions de cette étude et qu’il remontrait ces informations au Ministère.

Situation des masques dans le cadre de l’ASH.

Les collègues, enseignant.e.s spécialisé.e.s, AESH, n’ont à ce jour toujours pas reçu la dotation de masque transparents.

Nous voulons savoir quand cette dotation aura lieu et nous demandons également une plus large diffusion des masques transparents, sans limitation au handicap auditif mais également pour d’autres types de handicaps (autisme…).

Réponse : La dotation est en cours, et la demande d’élargissement de la dotation masques transparents déjà évoquée lors du précédent CHSCT a été remontée.

Les AESH ont reçu des dotations de masques très hétérogènes (dans certains cas à 2 masques voire pas de masques du tout). Certain.e.s s’équipent en prélevant sur les reliquats de stocks de masques jetables de l’année dernière, d’autres en achètent sur leurs moyens personnels.

Nous demandons une information claire sur le fait que c’est bien l’Education Nationale qui fournit les masques aux personnels AESH.

La dotation doit être en nombre suffisant pour qu’elles (ils) n’aient pas à acheter des masques sur leurs moyens propres.

Une aide financière doit leur être accordée pour l’entretien des masques si des modèles lavables leur sont fournis.

Réponse : Il est anormal que les AESH n’aient pas reçu de masques en quantité suffisante. Il faut que les personnes concernées se manifestent pour obtenir une dotation suffisante.

Activités aquatiques (piscine).

Le protocole sanitaire indique qu’il est interdit aux adultes d’entrer dans les bassins. Des enseignant.e.s ont souhaité annuler les sessions d’activités aquatiques en piscine considérant que la sécurité physique et psychologique des élèves des petites classes (maternelles et cycle 2) ne pouvait pas être garantie par les équipes.

Ayant informé l’IEN ou le CPC de circonscription de leur décision, des pressions ont été exercées sur les équipes pour les contraindre à maintenir les séances de piscines, invoquant dans certains cas une « obligation » de suivre ces sessions.

Nous demandons que le choix des équipes soit respecté et que les difficultés liées contexte particulier de l’épidémie soit prises en compte. Une communication claire doit être faite dans ce sens par l’administration.

Réponse : une communication dans ce sens va être transmise aux CPC EPS.